W ou le souvenir d'enfance, un roman double

W ou le souvenir d’enfance est un roman écrit par Georges Perec et publié en 1975. L’auteur y écrit à la fois son récit d’enfance très influencé par la guerre, et un récit fictif et dystopique sur l’île W.

Georges Perec était un jeune juif polonais dont le père est mort en 1940 en étant engagé contre l’Allemagne pendant la guerre. Sa mère a ensuite été déportée alors que lui vivait avec sa tante et son oncle dans la campagne. Ainsi, Georges Perec a vécu son enfance dans la guerre franco-allemande alors qu’il naît en 1936. Il a fait partie du mouvement appelé l’Oulipo qui prône le côté ludique de la littérature en ayant écrit La Disparition, un livre intégralement rédigé sans la lettre « e ». Mais il a aussi écrit des œuvres plus graves, telles que le roman que je vous présente aujourd’hui.

W ou le souvenir d’enfance est rédigé de manière innovante. L’auteur y fait deux récits bien distincts mais qui se complètent malgré tout. Une partie parle de son enfance alors que l’autre parle d’une cité athlétique qui paraît utopique mais qui ne l’est pas, comme ce que prônait d’une certaine manière Hitler. Les deux récits sont alternés par chapitres : l’auteur passe d’un chapitre à l’autre en changeant le récit et la typographie. Le récit fictif de W est en effet écrit en italique, alors que l’autobiographie est écrite en typographie basique. Le livre permet ainsi deux modes de lecture car vous pouvez le lire dans l’ordre indiqué, ou encore par récits. Perec a donné une certaine liberté au lecteur de se faire son propre récit.

Sur l’île W, nous partons à la rencontre d’un homme vivant sous une fausse identité du nom de Gaspard Winckler et qui doit chercher le jeune garçon dont il a pris l’identité et qui a disparu lors d’un naufrage. En cherchant, il se retrouve alors sur l’île W qui se trouve être la représentation du monde idéal d’Hitler, à ce moment à la tête de l’Allemagne. Le lien avec le récit autobiographique n’est pas évident au premier abord, mais néanmoins, on voit que les deux récits ont des points communs. L’homme incarné par Gaspard Winckler cherche un jeune garçon du même nom que lui pour connaître son enfance, au même titre que Georges Perec cherche à se rappeler sa propre enfance. De plus, l’auteur fait son récit pendant la guerre ce qui montre le lien avec la cité dystopique présentée sur W. Quelques détails permettent aussi de voir des similitudes entre les deux récits : la mère de Gaspard Winckler s’appelle Caecilia alors que celle de Georges Perec s’appelle Cyrca ; les prénoms Gaspard et Georges commencent par la même lettre…

Le roman de Perec n’est pas long à lire, et le fait qu’il s’agisse d’un roman double permet une lecture d’autant plus facile dans laquelle on peut s’investir encore plus facilement, alors je ne peux que vous conseiller de le lire !

En attendant, allez vous faire cultiver ! ;)

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