Othello, une pièce au goût du jour
- adèle
- 12 mai 2020
- 3 min de lecture
Othello est une pièce de théâtre écrite par William Shakespeare dont la première représentation a eu lieu en 1604. Elle est intégralement appelée Othello, the Moor of Venice en anglais, c’est-à-dire en français Othello, ou le Maure de Venise. J’ai eu l’occasion d’assister à sa représentation il y a quelques mois déjà, et j’ai été frappée par la modernité de ce chef-d’œuvre repris par la metteuse en scène Aurore Fattier.
Pour résumer, Othello est un maure épris de Desdémone, fille de Barbantio. On apprend dès le début que le jeune maure aurait déshonoré le père de sa bien-aimée, comme le disent Iago et Roderigo qui cherchent à le discréditer. Ainsi, lorsqu’ils apprennent que Chypre est menacée, Barbantio envoie Othello défendre la ville contre les Ottomans, alors que le jeune homme vient d’épouser Desdémone. Nous suivons donc Iago, le véritable ennemi d’Othello, qui cherche tout le long de la pièce à le convaincre que Desdémone ne l’aime pas sincèrement pour qu’il s’en aille de lui-même. L’enjeu est donc de savoir si Othello va écouter son ennemi, ou s’il va croire aux sentiments de son épouse et rester convaincu de son amour pour lui.
La pièce est faite de cinq actes. Dans la mise en scène d’Aurore Fattier, l’histoire met du temps à se mettre en place, mais lorsqu’on rentre dans le récit, on se laisse emporter par l’intrigue et la vérité qui sort des personnages. En effet, la réécriture contemporaine permet de remettre la scène au goût du jour et de s’approprier parfaitement l’histoire. La pièce reste fidèle au scénario d’origine mais laisse place à de la modernité autant dans les décors que dans les costumes et même dans les répliques.
D’abord, on voit à plusieurs reprises des écrans pour montrer de plus près des personnages, ou encore pour mieux comprendre la scène qui se joue. Dès le début, en parallèle de Barbantio qui s’entretient avec Iago, on nous montre la fête à côté où les gens s’amusent sous des masques dans une scène déjà filmée au préalable. De même, à un moment, les personnages rentrent dans une espèce de bungalow, et la scène qui se passe à l’intérieur est filmée. Cela permet, à mon sens, de réveiller les spectateurs qui assistent à la représentation. L’histoire, comme je l’ai dit précédemment, prend du temps à se mettre en place, donc le fait qu’il y ait des changements de mise en scène éveille le spectateur et demande son attention. Par ailleurs, les décors contemporains sont plus neutres, il n’y a pas vraiment de tableaux sur les murs décorés, ou de vases avec des fleurs, il n’y a que de la simplicité et cela rend le décor épuré. Ainsi, le spectateur peut interpréter l’endroit dans lequel les personnages jouent comme un salon, une chambre, un bureau, un jardin ou n’importe. Encore une fois, cela suscite son attention, stimule son imagination, et surtout, cela permet de rendre plus facile l’identification au personnage et à l’histoire.
Par ailleurs, les costumes sont très modernes également. On trouve des manteaux longs, des pantalons pour les femmes, une robe argentée à paillettes ; des vêtements sobres qui n’en font pas trop comme la plupart des habits de cette époque. Je pense que cette sobriété des costumes permet justement de rendre la pièce plus moderne et de rappeler que toute l’histoire peut, sous un angle nouveau, se refléter avec ce qui les enjeux d’aujourd’hui.
Si vous en avez l’occasion, je vous invite à chercher et à aller voir ce spectacle qui vaut le détour par sa contemporanéité. Les comédiens sont sensibles et correspondent parfaitement à ce qu’on pourrait imaginer pour ces différents rôles. Cyril Gueï joue le rôle de Othello, Pauline Discry incarne Desdémone, ou encore Koen de Sutter qui interprète Iago, petit homme sournois mais drôle, personnage avec lequel on ne sait pas si on doit rire ou pleurer, aimer ou détester. On trouve également Marie Diaby, Fabien Magry, Vincent Minne, Annah Schaeffer, ou Jérôme Varanfrain.
En attendant, allez vous faire cultiver ! ;)
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