L'école de la conformité
- martin longy
- 26 mai 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 janv. 2021
L’école d’aujourd’hui est basée sur la performance et non sur l’échec, or l’échec est essentiel à l'apprentissage. Les individus sont évalués sur cette base et ce sont ceux qui ne se conforment pas au système qui sont sanctionnés. Cette folie scolaire détruit par conséquent notre audace, notre courage, notre goût du risque et donc notre créativité. En effet, c’est par essai / erreur que l’on développe ses sens, encore faut-il avoir le courage de risquer la mauvaise note.
Mais la créativité n’est-elle pas merveilleuse? N’est-elle pas fondamentale dans l’épanouissement d’un individu et dans l’évolution de l’humanité ? L’épanouissement n’est-il pas supérieur à la conformité?
L’école, à ses débuts, attirait énormément les enfants, puisqu’ils avaient le choix entre apprendre l’histoire de Jules César et travailler à la ferme et au potager avec leurs parents : le choix était vite fait. C'était même les parents qui ne voulaient pas que leurs enfants aillent à l’école car ils la considéraient comme inutile. Aujourd’hui qu’a-t-on perdu? A quel moment avons-nous fait fausse route pour que les enfants puissent être à ce point désintéressés de l'école? Car aujourd’hui ce sont les enfants qui ne veulent plus y aller et les parents qui forcent leurs enfants. Est-ce là le signe d’une jeunesse paresseuse et pourrie gâté? Ou bien, est-ce le signe que l’école s’est retrouvée à la ramasse face à une société qui ne l’a pas attendue pour évoluer? J’opte pour la seconde proposition.
Le système scolaire n’a fait qu’évoluer dans ses réformes mais pas dans la façon d’apprendre aux étudiants, ni dans la façon d’aider les étudiants en difficulté. Non, ce sont les élèves en difficulté qui doivent se conformer à l’école, pas l’inverse, et s’ils n’ont pas de bonnes notes, c’est de leur faute. Puis, ces élèves finissent par décrocher, humiliés, en pensant que le problème vient d’eux, que ce sont eux qui sont mal faits et qui ne sont pas faits pour l'école. C'est l’école de l’élitisme et de la conformité, je suis optimiste et je pense qu’un jour, ce sera l’école de l’épanouissement et de la créativité. Et puis si je prends l’exemple Martin Luther King, il me semble qu’il disait :” J’ai un rêve “, pas “J’ai un plan”.
Je dirais que c’est à l’invention de se conformer à l’Homme et qu’à partir du moment où l’Homme doit se conformer à son invention, c’est que cette dernière n’est plus efficace, elle est usée. Comme un humain n’a pas à se conformer à un vieil ordinateur sous Windows 2000, il n’a pas à se conformer à une école qui ne prend même pas en compte la diversité mentale des individus. L’Homme est supérieur à toutes ses inventions. Le cerveau humain, quant à lui, n’est pas une invention humaine, c‘est l’oeuvre de Mère Nature. Une oeuvre dont les petites sciences d’aujourd’hui n’arrivent même pas à comprendre le quart de son fonctionnement. Or, l’école est une invention humaine et essayer de faire rentrer le noble cerveau dans la toute petite boîte étroite qu’est l’école - qui ne peut contenir le quart de sa matière - est un crime.
Un homme épanoui est plus efficace et plus rentable pour la société qu’un homme triste mais conforme à qui on aurait écrasé toute forme de rêve. La société est le reflet de l’école et je suis persuadé que plus le système sera violent et compétitif, plus le monde du travail et la société en général le seront également. Personne n’y gagne, les professeurs se retrouvent à enseigner à des élèves qui n’ont pas envie d’apprendre, et les élèves se retrouvent face à des professeurs qui n’ont pas envie d’enseigner car ils sont aussi le fruit de cette même école.
De plus, les systèmes de notations et de programmes interdisent aux enseignants d’innover en matière de pédagogie et de méthodes de transmission de savoir. Or, comme je l’ai dit plus haut, la créativité et l’audace sont épanouissantes et intéressantes et c’est par l’essai/erreur que l’on obtient des résultats convaincants. C’est valable autant pour les professeurs que pour les élèves.
L’apprentissage ainsi que la transmission du savoir ne devraient être une corvée pour quiconque.
Martin Longy
Kommentare